Présentation des Prix CoPo

Le Prix CoPo

Le prix CoPo voit le jour en septembre 2013 puis élit son 1er lauréat en mars 2014. Sa raison d’être encourager l’écriture poétique contemporaine.

Chaque année, le prix CoPo distingue un nouveau recueil en saluant le travail d’un·e auteur·e et de sa maison d’édition.

Les 16 membres du Comité Poétique sont des artistes, enseignants ou professionnels de la culture réunis par l’amour des mots.

Lauréat.e du Prix CoPo 2025

Mag Lévêque

Les coupables innocentes
ed. blast

Le Prix CoPo des lycéens

Le prix CoPo des lycéens vient enrichir le prix du jury dès 2015. 

Dans un premier temps, 6 lycées normands ont plongé en poésie, grâce au soutien du Rectorat de Rouen. Cette année, le prix CoPo des lycéens étend ses frontières puisque 8 classes des Hauts-de-France rejoignent le jury !

Dans la perspective d’élargir le lectorat de la poésie, le but immédiat du CoPo des Lycéens est d’accompagner la sensibilisation des élèves à l’univers poétique.

Lauréate du Prix CoPo des lycéens 2025

Eva Marzi

Hippocampe
ed. La Veilleuse

La chronologie du CoPo
Réception

Mars-juin : la Factorie centralise tous les ouvrages qui lui sont adressés. Le jury lit l’ensemble des recueils pendant l’été.

Débats

Septembre : le Comité Poétique se réunit plusieurs fois. Ses membres présentent puis échangent leurs coups de cœur.

Sélection

Octobre : le CoPo sélectionne les ouvrages destinés à concourir pour les deux prix. 

Lectures

Novembre-mars : les lycéens entrent dans leur parcours de lecture. Les recueils sont répartis dans les différents établissements de Normandie et des Hauts-de-France puis demeurent dans leur CDI.

Election des prix

Avril : les représentant.e.s de chaque établissement se réunissent pour décerner le prix CoPo des Lycéens. Le jury délibère le même jour pour élire la/le lauréat·e du prix CoPo.

Rencontres

Mai : pendant le festival POESIA, l'auteur·e élu·e par les lycéens rencontre l’ensemble des classes qui ont participé au dispositif.

Remise des prix

Juin : la remise des Prix CoPo et CoPo des Lycéens a lieu pendant le Marché de la Poésie (Paris). Les lauréat.e.s et leurs éditeur.ice.s sont convié.e.s à une rencontre publique et médiatique sur la grande scène.

Les deux auteur.ice.s reçoivent une bourse de 1000 €. La Factorie prolonge cette attribution en leur proposant une résidence d'écriture au cours de la saison suivante.

Comment participer ?

Les recueils éligibles

Sont éligibles les ouvrages publiés en maison d’édition entre le mois de mars de l’année précédente et le mois de juin de l’année en cours.

Les anthologies et traductions ne sont pas acceptées.

Envoyer vos recueils

Afin de participer au prix CoPo, il suffit de nous envoyer les recueils en deux exemplaires à l’adresse postale suivante, en indiquant vos coordonnées :

La Factorie • Prix CoPo
Île du Roi  • 27 100 VAL-DE-REUIL
Envoi des ouvrages de mars à juin 

Les recueils peuvent également être remis au stand de la Fédération des Maisons de Poésie (MAIPO) à l’occasion du Marché de la Poésie en juin à Paris.

Pour tout renseignement complémentaire, merci de vous adresser à  : 
prixcopo@factorie.fr

Le CoPo de saison

Edition 2025

Le vendredi 18 octobre, lors du 4e tour, les membres du jury se sont réunis afin de sélectionner les recueils pour les Prix CoPo 2025.

Sur 200 recueils reçus, 7 ont été retenus.

Les lycéens de Normandie (6 classes) et les lycéens des Hauts-de-France (8 classes) auront le privilège de les découvrir très prochainement, s’immergeant ainsi totalement dans la poésie contemporaine.

Nous avons le plaisir de vous dévoiler la sélection pour cette nouvelle édition.

Yoko Ono • Julia Kerninon
ed. L’Iconoclaste

« Les hommes la trouvent insupportables mais elle nous rappelle que nous avons d’autres buts qu’être supportées ». Elle est connue dans le monde entier pour avoir été l’épouse de John Lennon. On lui a reproché la séparation des Beatles, voire la mort du chanteur, on a dit qu’elle était la femme la plus détestée du monde. Plasticienne, performeuse, musicienne, cinéaste… Yoko Ono est surtout l’une de nos plus grandes artistes contemporaines.

Julia Kerninon fait d’elle l’héroïne de cette monographie poétique, en retraçant son parcours et ses oeuvres.

les coupables innocentes • Mag Lévêque
ed. blast

MAMAN EST FOLLE DONC
deviens experte pour classer les urgences,
experte en gestion de crise.
ta famille ton conflit géopolitique.
démine la maison tous les jours.
réveil en sursaut tous les jours. tous les jours
maman danse au-dessus de l’eau, 
tous les jours veille à ce qu’elle descende.
tous les jours le dernier jour.

Ce qui habite les coupables innocentes, c’est la folie, celle qui se transmet entre les générations sans qu’on le sache, qui explose dans « maman » et bouleverse le récit familial. L’auteurice, par ce recueil, entreprend une démarche d’enquête visant à reconstruire une histoire de soi et de la famille. Les mots du recueil répondent à la solitude et à l’isolement en traçant les contours de la transmission et des liens indissolubles entre les sœurs, lieu de résistance face à la violence et au traumatisme. Mag Lévêque interroge l’intersection qui croise la classe sociale, la folie et les femmes et, avec cette poésie, lance un appel à « faire famille par dispersion ».

L’île du renard polaire de To Kirsikka • Sophie Loizeau
ed. Champ Vallon

Une puissante liberté de ton et d’invention caractérise l’œuvre de Sophie Loizeau, tournée vers la vie de la psyché en même temps qu’enchantée par la présence de la nature et des animaux. Elle s’essaie ici à traduire To Kirsikka, poète, grande femmelle misanthrope et sauvage. D’Helsinki parvint à l’autrice ce manuscrit autographe récupéré in extremis dans les cartons d’un vide-grenier. Elle fut tout de suite séduite par ces paysages, îles, jardins, parcs, lacs, mer, étangs, forêts et apparitions, par tout ce légendaire qui faisait écho à son propre légendaire mais comme déplacé, et durci par une vie d’errance. Squatteuse de cabanes dans la forêt, seule habitante d’une île en mer Baltique, confrontée à la violence du monde et contrainte à la marginalisation pour survivre, qui mieux que To aurait pu porter ces poèmes du déracinement

Finalement L’Ile du renard polaire de To Kirsikka est moins un essai de traduction fictive qu’une translation véritable — c’est-à-dire qu’en déplaçant le poème du côté de l’altérité, l’écriture de Sophie Loizeau opère un changement d’état.

Hippocampe • Eva Marzi
ed. La Veilleuse

Dans la chambre d’un hôpital genevois, un jeune homme ­reprend conscience. À la suite d’un accident de vélo, il est amnésique et croit se réveiller en Tunisie. Lentement, des fragments de son ­passé refont surface, dans le désordre. Tenant le décompte des jours ­perdus, une femme dont il a oublié l’existence lui rend visite et sa voix résonne ­intimement.

À partir de récits de vie recueillis, Hippocampe fait écho au parcours d’un jeune migrant tunisien à travers l’Europe. La poésie narrative d’Eva Marzi restitue le souvenir poème après poème, questionne la place de la réminiscence dans le rapport à soi et aux autres, et affirme que l’amour ranime aussi la mémoire.

Osti d’pain blanc • Amélie Prévost
ed. L’Hexagone

Chez les chasseurs-cueilleurs
l’obsession alimentaire n’était pas une tare
mais une question de survie
je suis le fruit pourri
de leur descendance

Avec un humour désespéré, la poète examine son rapport à la nourriture. Elle détaille le lien, direct et aliénant, entre l’image du corps et un écrasant assortiment d’injonctions sociales, médicales, voire morales, auxquelles personne n’échappe. L’intime et le politique s’entrecoupent dans un recueil clairvoyant et rageur.

Firestar • AD Rose
ed. Rotolux Press

« Avec Firestar, AD Rose tire une balle dans les jambes de celleux qui regardent leurs pieds »

Une écriture dont le style évoque le rap, avec ses rimes, sa part de violence, de néologismes et d’égotrip, outil de lutte contre les injustices et l’ordre établi, celui de la langue comme celui de l’inceste. Un travail testimonial rare sur les violences intra-familiales à la racine des systèmes de domination, un attentat poétique pour ne pas oublier. 

les cavités • Laure Samama
ed. isabelle sauvage

Quand je suis désœuvrée
quand un horizon trop large s’ouvre à moi
quand s’offrent tant de possibles
que le vertige me prend
je descends d’un pas mal assuré
je vérifie que tout est resté branlant
qu’elles sont toutes là
mes cavités en arrêté de péril
mes poches mal comblées.

Durant ses dix années d’existence, le prix du Comité Poétique (CoPo) a assisté à l’émergence de nouvelles tendances fortes au sein de la poésie francophone contemporaine : la poésie d’aujourd’hui convoque une multitude de sujets et d’enjeux sociaux. Au-delà de l’image d’une écriture tournée vers la seule esthétique, elle connecte désormais sa voix directement à celles de notre époque : elle aborde par exemple les questions écologiques, d’identité et d’égalité des sexes, et bien d’autres thématiques qui préoccupent notre société, notamment notre jeunesse. Parce que la poésie sert également à ça : à dénoncer, à interroger, à faire émerger les vérités au-dessus des non-dits. Elle est soucieuse et elle veille. Lors de cette édition, et pour la première fois depuis la création du prix, pour des raisons d’ordre pédagogique avancées par les rectorats de Normandie et des Hauts-de-France, l’un des sept recueils en lice pour le CoPo 2025 ne pourra pas concourir au Prix CoPo des lycéens.

Il s’agit du recueil « Firestar », d’AD Rose, publié aux éditions Rotolux Press

L’auteur y traite le thème de l’inceste d’une manière directe, sans censure, recourant aux mots les plus forts, à la hauteur de cette très dure réalité.

Aujourd’hui, en France, on dénombre plus de 160 000 cas d’inceste par an. 
Un français sur 10 a ainsi été victime d’inceste dans sa vie. 
Soit environ 6,7 millions de personnes. 
Ceci représente potentiellement trois élèves dans chaque classe qui en compte 30.

Notre intention n’était pas d’imposer la lecture de ce livre aux lycéens, mais de proposer aux professeurs d’encadrer la découverte de l’ouvrage en compétition en présentant certains passages, afin d’aborder le style du recueil et le propos, la stratégie d’écriture et la profondeur de sens du texte.

Mais nous sommes aussi conscients, que dans le système éducatif où les rapports aux familles se judiciarisent et où le temps et les moyens manquent, les professeurs peuvent se retrouver dans une posture délicate. Tel est le constat alarmant que nous établissons.

Nous tenons à saluer le travail et l’engagement de l’auteur de « Firestar », tant dans son écriture que dans le combat qu’il mène pour sensibiliser sur ce sujet, renforcer un réseau d’aide aux victimes et d’associations, et encourager les échanges à travers des rencontres.

L’esprit du prix CoPo des Lycéens reste de se saisir de tous les moyens à sa portée pour amener toujours davantage la poésie d’aujourd’hui entre les mains des jeunes.

L’Éducation nationale est un partenaire de premier ordre dans cette ambition.

Ainsi, bien que nous déplorions la décision prise sur ce titre, et que nous en prenons acte avec tristesse, nous nous y soumettons.

L’ouvrage d’AD Rose ne sera donc pas officiellement en compétition pour le prix des Lycéens, mais il le restera pour le prix CoPo, et nous savons pouvoir compter sur le discernement de tous les professeurs impliqués dans le dispositif afin de communiquer les références de « Firestar » à celles et ceux qui, parmi leurs élèves ou leurs collègues, tireront profit de la découverte de ce livre.

 

Le jury du Comité Poétique,
Charlène Damour, directrice,
La Factorie-Maison de Poésie de Normandie.

Après plusieurs mois de délibérations et de lectures attentives, nous avons l’honneur d’annoncer les résultats des Prix CoPo 2025.

L’aventure a commencé en juin 2024 avec plusieurs tours de lecture, pour finalement choisir sept recueils parmi les 170 reçus.

Depuis, les recueils finalistes ont été soigneusement lus et appréciés par les membres du jury, ainsi que par les lycéens de Normandie et des Hauts-de-France.

Nous remercions les 16 membres du Jury : Muriel Amaury Clotilde Musard, Maïté Ameye, Nadine Buraud, Karine Houchard, Karinn Helbert, Marie Guatier, Anne-Charlotte Bertrand, Adeline Maisonneuve, Alain Fleury, Alexis Pelletier, Patrick Verschueren, Sophie Callendreau, Benoit Marchand, Mina El Bakali, François-Xavier Malingre.

Les discussions furent intenses, tant les recueils de la sélection se sont révélés tous aussi riches qu’essentiels.

 

  • Le Prix CoPo 2025 du jury est attribué à Mag Lévêque pour son recueil Les coupables innocentes publié aux Éditions Blast.

 

  • Le Prix CoPo 2025 des lycéens est attribué à Eva Marzi pour son recueil Hippocampe publié aux Éditions La Veilleuse.

 

Nous félicitons chaleureusement les lauréat.e.s.

 

Les mots du jury :

Mag Lévêque pour son recueil Les coupables innocentes publié aux Éditions Blast.

Un recueil percutant, traversé par une poésie riche, dont on ne se lasse pas.
Il aborde avec force des thèmes essentiels : la transmission, la dévoration, le silence imposé aux femmes… Autant de sujets traités avec intelligence et sensibilité.

L’ambivalence des sentiments y est exprimée avec une justesse remarquable. Le lecteur navigue entre le poids de l’histoire et un chaos intime qui prend forme au fil de la lecture.

Une écriture à la fois généreuse et d’une grande vitalité.

« Je suis la conséquence de ce qu’on a tu. »
Cette phrase résonne comme un écho central. En affrontant ses failles, en brisant les tabous, la poétesse transforme la douleur en puissance et envoie un message d’espoir.

 

Les mots des lycéens :

  Eva Marzi pour son recueil Hippocampe publié aux Éditions La Veilleuse.

Une écriture délicate et d’une grande justesse qui aborde le thème de la mémoire et de l’exil : l’exil du pays, de soi-même, des souvenirs. Un livre attachant, un récit dynamique sur un sujet à la fois sensible et émouvant.

Les lycéens ont souligné la force du titre, notant une belle corrélation entre celui-ci et le texte. On avance avec le personnage, porté par cette idée de reconstruction.

 

Mag Lévêque et Eva Marzi sont invitées au festival POESIA (Val de Reuil-27) le dimanche 25 mai 2025 pour une rencontre autour de leurs recueils.

La remise officielle des prix se déroulera lors du Marché de la Poésie à Paris, le vendredi 20 juin à 17h25, sur la grande scène. Nous serons ravis de vous y retrouver.

Nous remercions vivement tous les participants, les poètes et poétesses, les maisons d’éditions ainsi que les classes de lycéens, pour leur engagement.

 

 

Le Prix CoPo c’est :

Une récompense de 1 000€.
Une résidence d’écriture la saison suivante à La Factorie-Maison de poésie de Normandie (bourse de 1 000€).

Pour le Prix CoPo des lycéens : rencontre avec les lycéens dans les classes (droits d’auteur).

 

Le jury du Comité Poétique,
Charlène Damour, directrice,
La Factorie-Maison de Poésie de Normandie.

Les rétrospectives