La sélection du Comité Poétique
Plus d’une centaine d’ouvrages étaient en lice pour l’édition 2016 des prix CoPo.
Voici la liste des 8 ouvrages sélectionnés :
Grégoire Damon, « d’origine »
Perrine Le Querrec, « La Patagonie »
éd. PANAFRIKA / SILEX / NOUVELLES DU SUD
Le CoPo invite les lectrices et lecteurs à découvrir ces recueils. Ils méritent tous une attention particulière pour la qualité de leur style et leur authenticité poétique.
Le prix CoPo des Lycéens 2016
Cette année-là, tous les ouvrages proposés par le CoPo ont trouvé grâce aux yeux des jeunes lecteurs. Le choix s’annonçait difficile.
Pendant la longue délibération, traversée par la richesse et la qualité de la sélection, un ouvrage s’est néanmoins imposé.
C’est Billes, l’ouvrage de Kenny Ozier-Lafontaine,
paru aux éditions Maelström.
Les lycéens ont avancé trois arguments principaux. Le texte s’est détaché par sa modernité, sa beauté et sa propension à faire réfléchir.
Pour eux, l’auteur combine avec brio le questionnement métaphysique et l’expression fine de sensations et sentiments.
Les élèves ont chaleureusement félicité le lauréat. Ils n’avaient qu’une hâte :
l’accueillir en classe pour échanger au sujet de ce superbe livre.
Extrait de Billes, Kenny Ozier-Lafontaine
(le seuil est un sentier infini)
l’esprit est une porte qui ne s’ouvre que de l’intérieur,
le corps cette même porte
mais ne s’ouvrant que de l’extérieur,
(le corps : la porte du monde
l’esprit : le monde des portes)
une porte c’est toujours au minimum deux portes,
celle à l’intérieur, puis celle à l’extérieur,
puis quatre, celles qui s’ouvrent puis celles qui se referment,
puis une,
celle qui avance dans l’arbre de sa naissance,
tout ce qui se trouve ailleurs commence ici
Kenny Ozier-Lafontaine © Uxen 7 arts
Le prix CoPo 2016
Début de la délibération : la grande qualité de chaque ouvrage est saluée. Pour départager les huit recueils en compétition, le jury du CoPo a beaucoup argumenté, lui aussi.
Malgré un premier tour de vote, aucun recueil n’est écarté. Signe prometteur d’intenses débats.
Fin du troisième tour : seuls restent les ouvrages de Kenny Ozier-Lafontaine et Michel Thion. À une égalité parfaite.
Finalement, le président du jury décide de ne pas trancher. À ses yeux, les deux ouvrages méritent d’être récompensés.
L’ensemble du jury accepte cette proposition et le prix CoPo 2016 est décerné aux deux auteurs ! Ex æquo. Dissemblables dans la forme, mais certainement pas dans l’ambition poétique.
Aux yeux du jury, ces deux recueils sont des œuvres incontournables de la production poétique de l’année. On ne peut qu’en recommander la lecture !
C’est avec un enthousiasme non dissimulé que les membres du Comité Poétique félicitent Michel Thion et Kenny Ozier-Lafontaine pour leurs ouvrages L’Enneigement et Billes.
Extraits de L’Enneigement, lus par Michel Thion à la Maison de l’Arbre
Michel Thion © Anaïs Photography
Le point de vue du jury
Billes réactualise l’approche surréaliste.
Sa lecture offre un véritable voyage métaphysique, entrecoupé de maximes puissantes et d’images d’une rare beauté.
Les entrées et circulations plurielles (y compris au fil du hasard) dans cet ouvrage ne finissent jamais de créer du sens, d’étonner, de toucher.
Construit sur un texte double et la croisée de ses chemins, le livre reste néanmoins très accessible.
Étrangeté des formules, percutant des aphorismes, mais aucune grandiloquence.
Les ondes positives affluent : Billes présente ce que la poésie contemporaine peut avoir de plus vitalisant.
L’Enneigement porte lui aussi une haute ambition poétique. Son écriture extrêmement aboutie est révélatrice des vérités humaines et l’écrin des émotions les plus fortes.
La déclinaison du thème de la neige se concrétise en séries de poèmes très condensés. Ils tournent rapidement le dos à un naturalisme convenu pour rejoindre les dimensions plus larges du haïku, de la formule réflexive courte.
Le livre invite à son rythme lent; chaque poème demande à ce que l’on s’arrête, le temps de déployer toute la richesse expressive de ses quelques lignes. Un monde entier se cache derrière chaque tournure.
La neige devient bientôt le le seul prétexte à l’évocation d’une conscience de vivre beaucoup plus ample face au temps, à l’amour, à la mort. Une expérience symbolique à vivre absolument .
Peu après le vote des jurys, les deux auteurs ont été conviés à la Factorie pour recevoir leur prix. Ils ont ensuite été les parrains du festival Place à la Poésie 2017, pendant le Printemps des Poètes .