Le Prix CoPo
Le prix CoPo voit le jour en septembre 2013 puis élit son 1er lauréat en mars 2014. Sa raison d’être encourager l’écriture poétique contemporaine.
Chaque année, le prix CoPo distingue un nouveau recueil en saluant le travail d’un·e auteur·e et de sa maison d’édition.
Les 16 membres du Comité Poétique sont des artistes, enseignants ou professionnels de la culture réunis par l’amour des mots.
Lauréat du Prix CoPo 2024
Henri Alain
L’épingle acide, La montagne des géants
ed. blancs volants
Le Prix CoPo des lycéens
Le prix CoPo des lycéens vient enrichir le prix du jury dès 2015.
Dans un premier temps, 6 lycées normands ont plongé en poésie, grâce au soutien du Rectorat de Rouen. Cette année, le prix CoPo des lycéens étend ses frontières puisque 8 classes des Hauts-de-France rejoignent le jury !
Dans la perspective d’élargir le lectorat de la poésie, le but immédiat du CoPo des Lycéens est d’accompagner la sensibilisation des élèves à l’univers poétique.
Lauréate du Prix CoPo des lycéens 2024
Sofía Karámpali Farhat
Zaatar
ed. Bruno Doucey
Mars-juin : la Factorie centralise tous les ouvrages qui lui sont adressés. Le jury lit l’ensemble des recueils pendant l’été.
Septembre : le Comité Poétique se réunit plusieurs fois. Ses membres présentent puis échangent leurs coups de cœur.
Octobre : le CoPo sélectionne les ouvrages destinés à concourir pour les deux prix. S'ensuit l'achat des recueils en 40 exemplaires.
Novembre-mars : les lycéens entrent dans leur parcours de lecture. Les recueils sont répartis dans les différents établissements normands puis demeurent dans leur CDI.
Avril : les représentant.e.s de chaque établissement se réunissent pour décerner le prix CoPo des Lycéens. Le jury délibère le même jour pour élire la/le lauréat·e du prix CoPo.
Mai : pendant le festival POESIA, l'auteur·e élu·e par les lycéens rencontre l’ensemble des classes qui ont participé au dispositif.
Juin : la remise des Prix CoPo et CoPo des Lycéens a lieu pendant le Marché de la Poésie (Paris). Les lauréat.e.s et leurs éditeur.ice.s sont convié.e.s à une rencontre publique et médiatique sur la grande scène.
Les deux auteur.ice.s reçoivent une bourse de 1000 €. La Factorie prolonge cette attribution en leur proposant une résidence d'écriture au cours de la saison suivante.
Les recueils éligibles
Sont éligibles les ouvrages publiés en maison d’édition entre le mois de mars de l’année précédente et le mois de juin de l’année en cours.
Les anthologies et traductions ne sont pas acceptées.
Envoyer vos recueils
Afin de participer au prix CoPo, il suffit de nous envoyer les recueils en deux exemplaires à l’adresse postale suivante, en indiquant vos coordonnées :
La Factorie • Prix CoPo
Île du Roi • 27 100 VAL-DE-REUIL
Envoi des ouvrages de mars à juin
Les recueils peuvent également être remis au stand de la Fédération des Maisons de Poésie (MAIPO) à l’occasion du Marché de la Poésie en juin à Paris.
Pour tout renseignement complémentaire, merci de vous adresser à :
prixcopo@factorie.fr
Edition 2025
Le vendredi 18 octobre, lors du 4e tour, les membres du jury se sont réunis afin de sélectionner les recueils pour les Prix CoPo 2025.
Sur 200 recueils reçus, 7 ont été retenus.
Les lycéens de Normandie (6 classes) et les lycéens des Hauts-de-France (8 classes) auront le privilège de les découvrir très prochainement, s’immergeant ainsi totalement dans la poésie contemporaine.
Nous avons le plaisir de vous dévoiler la sélection pour cette nouvelle édition.
Yoko Ono • Julia Kerninon
ed. L’Iconoclaste
« Les hommes la trouvent insupportables mais elle nous rappelle que nous avons d’autres buts qu’être supportées ». Elle est connue dans le monde entier pour avoir été l’épouse de John Lennon. On lui a reproché la séparation des Beatles, voire la mort du chanteur, on a dit qu’elle était la femme la plus détestée du monde. Plasticienne, performeuse, musicienne, cinéaste… Yoko Ono est surtout l’une de nos plus grandes artistes contemporaines.
Julia Kerninon fait d’elle l’héroïne de cette monographie poétique, en retraçant son parcours et ses oeuvres.
les coupables innocentes • Mag Lévêque
ed. blast
MAMAN EST FOLLE DONC
deviens experte pour classer les urgences,
experte en gestion de crise.
ta famille ton conflit géopolitique.
démine la maison tous les jours.
réveil en sursaut tous les jours. tous les jours
maman danse au-dessus de l’eau,
tous les jours veille à ce qu’elle descende.
tous les jours le dernier jour.
Ce qui habite les coupables innocentes, c’est la folie, celle qui se transmet entre les générations sans qu’on le sache, qui explose dans « maman » et bouleverse le récit familial. L’auteurice, par ce recueil, entreprend une démarche d’enquête visant à reconstruire une histoire de soi et de la famille. Les mots du recueil répondent à la solitude et à l’isolement en traçant les contours de la transmission et des liens indissolubles entre les sœurs, lieu de résistance face à la violence et au traumatisme. Mag Lévêque interroge l’intersection qui croise la classe sociale, la folie et les femmes et, avec cette poésie, lance un appel à « faire famille par dispersion ».
L’île du renard polaire de To Kirsikka • Sophie Loizeau
ed. Champ Vallon
Une puissante liberté de ton et d’invention caractérise l’œuvre de Sophie Loizeau, tournée vers la vie de la psyché en même temps qu’enchantée par la présence de la nature et des animaux. Elle s’essaie ici à traduire To Kirsikka, poète, grande femmelle misanthrope et sauvage. D’Helsinki parvint à l’autrice ce manuscrit autographe récupéré in extremis dans les cartons d’un vide-grenier. Elle fut tout de suite séduite par ces paysages, îles, jardins, parcs, lacs, mer, étangs, forêts et apparitions, par tout ce légendaire qui faisait écho à son propre légendaire mais comme déplacé, et durci par une vie d’errance. Squatteuse de cabanes dans la forêt, seule habitante d’une île en mer Baltique, confrontée à la violence du monde et contrainte à la marginalisation pour survivre, qui mieux que To aurait pu porter ces poèmes du déracinement
Finalement L’Ile du renard polaire de To Kirsikka est moins un essai de traduction fictive qu’une translation véritable — c’est-à-dire qu’en déplaçant le poème du côté de l’altérité, l’écriture de Sophie Loizeau opère un changement d’état.
Hippocampe • Eva Marzi
ed. La Veilleuse
Dans la chambre d’un hôpital genevois, un jeune homme reprend conscience. À la suite d’un accident de vélo, il est amnésique et croit se réveiller en Tunisie. Lentement, des fragments de son passé refont surface, dans le désordre. Tenant le décompte des jours perdus, une femme dont il a oublié l’existence lui rend visite et sa voix résonne intimement.
À partir de récits de vie recueillis, Hippocampe fait écho au parcours d’un jeune migrant tunisien à travers l’Europe. La poésie narrative d’Eva Marzi restitue le souvenir poème après poème, questionne la place de la réminiscence dans le rapport à soi et aux autres, et affirme que l’amour ranime aussi la mémoire.
Osti d’pain blanc • Amélie Prévost
ed. L’Hexagone
Chez les chasseurs-cueilleurs
l’obsession alimentaire n’était pas une tare
mais une question de survie
je suis le fruit pourri
de leur descendance
Avec un humour désespéré, la poète examine son rapport à la nourriture. Elle détaille le lien, direct et aliénant, entre l’image du corps et un écrasant assortiment d’injonctions sociales, médicales, voire morales, auxquelles personne n’échappe. L’intime et le politique s’entrecoupent dans un recueil clairvoyant et rageur.
Firestar • AD Rose
ed. Rotolux Press
« Avec Firestar, AD Rose tire une balle dans les jambes de celleux qui regardent leurs pieds »
Une écriture dont le style évoque le rap, avec ses rimes, sa part de violence, de néologismes et d’égotrip, outil de lutte contre les injustices et l’ordre établi, celui de la langue comme celui de l’inceste. Un travail testimonial rare sur les violences intra-familiales à la racine des systèmes de domination, un attentat poétique pour ne pas oublier.
les cavités • Laure Samama
ed. isabelle sauvage
Quand je suis désœuvrée
quand un horizon trop large s’ouvre à moi
quand s’offrent tant de possibles
que le vertige me prend
je descends d’un pas mal assuré
je vérifie que tout est resté branlant
qu’elles sont toutes là
mes cavités en arrêté de péril
mes poches mal comblées.